Le futur du travail se joue dans nos interactions : pourquoi la communication collaborative est devenue essentielle

L’hybridation, un nouvel ordre du travail

Jamais les collectifs n’ont été autant sollicités, fragmentés… et connectés.

Le télétravail, le présentiel, les outils numériques, l’IA générative : nous jonglons tous avec des configurations hybrides. Selon une étude de McKinsey (2023), 58 % des salariés européens travaillent déjà dans un mode hybride. Mais derrière ce chiffre, une vérité moins reluisante : la multiplication des canaux n’a pas forcément renforcé la collaboration. 65 % des collaborateurs disent passer trop de temps à chercher l’information (Microsoft Work Trend Index 2023).

Le bureau n’est plus le seul lieu de socialisation professionnelle. L’organisation ressemble plutôt à un écosystème vivant, où l’information circule, se transforme et se co-construit. Dans ce contexte, continuer à s’appuyer sur une communication interne verticale et descendante, héritée d’un autre âge, c’est comme essayer de piloter une voiture électrique avec un manuel de moteur diesel.

La communication interne classique ne suffit plus

Parce qu’elle reste pensée en termes de transmission. Or transmettre ne suffit plus. Les entreprises sont confrontées à quatre freins majeurs :

1. Des collectifs fragmentés : les équipes fonctionnent en silos, l’innovation s’étouffe et les projets ralentissent.
2. Une surcharge d’outils numériques : messageries, plateformes, mails… au lieu de fluidifier, ils saturent. Selon Asana (2023), un salarié passe en moyenne 58 % de son temps de travail à gérer l’information au lieu d’avancer sur ses tâches.
3. Un manque d’alignement entre dirigeants et équipes : la vision reste floue, mal traduite, et nourrit désengagement et inertie.
4. Une communication interne dépassée : descendante, centrée sur l’information, elle ignore la dimension interactive et collaborative du travail hybride.

Ces freins ne sont pas anecdotiques : ils coûtent cher en productivité, en engagement, en sens.

La communication collaborative : du supplément d’âme au levier stratégique

Aujourd’hui, travailler = communiquer = collaborer. La frontière entre action, information et relation s’efface. Dès lors, la communication collaborative n’est pas un supplément d’âme sympa pour communicant.e interne et RH motivé·e : c’est un levier stratégique.

Bien conçue, elle permet de :

• aligner dirigeants et équipes sur une vision commune,
• faire tomber les silos pour que l’information et les idées circulent,
• transformer l’énergie collective en décisions et en actions,
• redonner du sens au quotidien des collaborateurs.

Exemple : chez un client, entreprise industrielle, la mise en place de communautés de pratiques dans 60 usines a permet à des experts dispersés d’échanger en temps réel, d’accélérer la résolution de problèmes techniques et de renforcer l’innovation locale. Moins de mails, plus de décisions prises dans l’instant, et une mutualisation de la connaissance.

 Moins de bruit, plus d’interactions utiles.

Vers la communication collaborative augmentée

Mettre un Slack, un Teams ou une couche d’IA ne suffit pas.

Un outil reste un outil tant qu’il n’est pas pensé comme un espace collectif vivant. L’enjeu, ce n’est pas d’empiler des fonctionnalités, mais de les tourner vers trois usages qui comptent vraiment :

• contextualiser l’information pour qu’elle arrête de se perdre,
• stimuler le knowledge pour que le savoir circule et grandisse,
• renforcer la collaboration pour que les équipes créent ensemble au lieu de s’épuiser à côté.

Comme l’écrit Donna Haraway, il s’agit de « réapprendre à tisser avec le vivant et la technique ». La technologie n’a pas vocation à remplacer nos interactions humaines, mais à les enrichir.

Cela ouvre la voie à un nouveau type de professionnel : le travailleur interfacé avec la machine.

• Capable de naviguer dans les outils.
• De s’appuyer sur l’IA pour automatiser certaines tâches.
• Mais surtout, de générer de la valeur collective grâce à ses interactions.

Le futur du travail ne sera pas fait d’humains remplacés, mais d’humains augmentés par leurs interactions.

Une nouvelle grammaire pour le travail hybride

Cette transformation appelle une vraie réécriture des règles du jeu :

• Les dirigeants doivent apprendre à partager une vision claire, traduite en récits compréhensibles.
• Les collectifs doivent inventer des rituels collaboratifs qui fluidifient les échanges.
• Les outils numériques doivent devenir des facilitateurs d’interactions, pas des entraves.
• Les équipes communication doivent passer d’un rôle de “diffuseurs de messages” à celui d’architectes des interactions.

C’est ça, la communication collaborative augmentée : une nouvelle grammaire du travail hybride, où humains et machines co-construisent.

Accompagner la transition : trois leviers concrets

Concrètement, cette transformation se joue sur trois chantiers prioritaires :

Réussir vos outils collaboratifs

Assurer leur adoption et en faire de vrais espaces de travail collectif, pas des coquilles vides.

Transformer et aligner vos collectifs

Clarifier la vision stratégique, casser les silos et installer de nouvelles façons de travailler adaptées à l’hybride.

Accompagner vos équipes communication à transformer leur métier et passer à l’échelle IA

Former et outiller vos communicants pour passer de la communication classique à la communication collaborative augmentée, intégrant l’IA et les nouveaux usages.

Ces trois leviers, combinés à ma méthode basée sur le co-design, la facilitation collaborative et l’intelligence collective, permettent d’ancrer durablement le changement.

Le futur se construit dans nos interactions

Le futur du travail n’est pas une affaire d’outils en plus, mais d’interactions mieux pensées. Les organisations qui réussiront demain sont celles qui sauront transformer leur communication interne en communication collaborative augmentée : plus claire, plus fluide, plus humaine, mais aussi mieux articulée avec la machine.

Le futur se joue dans nos interactions. Et ce futur commence maintenant.

Cet article a été rédigé par Nabila Aït Samadi, fondatrice d’Interactions Positives. Elle accompagne les organisations à réinventer leur communication interne et à réussir leur transformation hybride.

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